DOS AU MUR
Les dates
Information
Compagnie Albertine
Dans une plaine battue par les vents coule une rivière qui fertilise les terres des paysans. La Fabrique, multinationale céréalière, a des vues sur ce territoire, idéal pour y implanter une rizière et rachète un grand nombre de parcelles à prix fort.
C’est l’histoire d’une femme qui ne veut pas vendre sa terre, celle d’un homme qui construit un mur interdisant l’accès à la rivière pour le compte de son patron. Deux pauvretés qui se font face. Où pour gagner, il est question de tout perdre.
Et plus …
Dos au mur est la première partie d’un triptyque, « Bleu », qui interroge la question de l’engagement : Comment se faire entendre ? Jusqu’où se faire entendre ? Quel prix payer ?
J’ai voulu aborder la question de la pureté d’une cause, l’absence de compromission, l’orgueil qui les accompagne.
Mon enfance a été baignée d’histoires de guerre et de massacres : celles de mon arrière-grand-père tenu en joue par les Allemands, de mon grand-oncle mort sur le front de l’Yser, d’un cousin découpé à la machette et jeté dans le fleuve Congo, tous affrontant la mort, la tête haute. Dans ma famille,
l’idée de mourir pour une idée ou un principe est quelque chose de très concret.
Quand on meurt, j’imagine qu’on pense, après moi, le déluge. Quelque part, c’est vrai. Après la mort, il y a des flots et des flots de douleur qui s’insinuent dans tous les interstices de la vie et hantent les générations qui suivent.
J’ai voulu raconter l’histoire d’une femme prête à mourir pour une idée du monde et de la justice – le refus de la privatisation de l’eau. J’ai voulu appréhender les ondes de choc qu’elle entraîne, me demandant si de cette violence-là ne pouvait surgir que de la violence. J’ai voulu parler de notre interdépendance d’êtres humains.
Je crois que c’est mon texte le plus politique. Il parle à la fois de notre époque et cherche une langue qui en dise à la fois la pauvreté et le tragique.
Geneviève Damas