L'épanouie

Information

De Aurélie Vauthrin-Ledent
Avec Fabrice Rodriguez et Sarah Grin
Au violoncelle Maïté Leuridan

Deux voix : celle d’un père et sa fille, comme le duo virtuose de deux âmes écorchées vives.
Sur une tombe, ils se retrouvent, commémorant la disparition de la femme et mère qu’elle fut pour eux.
Et on remonte dans le passé, fille et père se souviennent : vertiges aux prémices de la perte de l’enfance.
Derrière la douceur et la joie des mots, le drame se peint en filigrane et nous saisit à la gorge ; sans le nommer jamais.
La petite fille interroge le monde… À sa façon.
À sa façon, elle déstabilise, bouleverse, énerve, fait rire. Sa naïveté désarçonne, touche au cœur et couve un gouffre de philosophie.
Mais surtout elle cherche sa mère, qui ne revient pas, elle cherche, comme une occurrence, une pendule réglée revenant toujours poser la même question, où est maman… ? Elle terrorise les adultes qui ne veulent répondre.
La mère ne revient pas, comme l’enfance qui s’éloigne sans cesse. La lâcheté du monde adulte fracasse l’innocence - qui tente de l’être encore.
Pourtant un jour, il faut se rendre à l’évidence, les habits sont trop petits… quelque chose se passe, on le sent… qui ne se voit pas à l’œil nu, mais oui, une action lente et inexorable...
Et maman n’est toujours pas là.

Ce texte est pour tous les enfants qui se sont retrouvés trop vite habillés d’un encombrant corps d’adulte. Mais il n’est pas pour les enfants.
Incarnée par le violoncelle, l’âme de la défunte envoûte les cœurs avec une insoutenable condition humaine.